Deux chutes barrent le cours de l’Anglin dans sa traversée de la commune de Bélâbre: celle de la Forge et celle de Plumartin; deux autres ont disparu: celle de la Peurelle (dans l’ancien parc du château) et celle de la Varenne.
A la Forge, il y eut d’abord, au XVIème siècle, une papeterie qui disparut pour faire place aux forges à fer installées par les seigneurs de la Gâtevine. Quand celles-ci cessèrent de fonctionner, le moulin à farine continua d’y moudre les grains; aujourd’hui, c’est une industrie morte.
Au Plumartin était un moulin banal, dont les manants d’alentour étaient tenus de rester clients, pour le profit du seigneur du lieu. Dans la seconde moitié du XVIIème siècle, les marquis autorisèrent un tanneur nommé Belloux à y installer une tannerie.
Aujourd’hui, le moulin de Plumartin a subi le sort commun de toutes les minoteries installées sur l’Anglin: elles ont disparu ou tombent en ruines.
Le moulin de la Peurelle se situait un peu en aval du pré-au-Duc, vers l’îlot où, plus tard le marquis, Gabriel Lecoigneux, fit élever le faux tombeau de Guillaume de Flavy. C’est là que les « sujets astreingnables » du seigneur de la Gâtevine apportaient leur sac de mouture. Ce moulin, qui fonctionnait encore en 1692 fut acheté par le marquis pour être démoli: un examen attentif du lit de la rivière ferait peut-être encore entrevoir des débris de son ancienne écluse.
Sur l’Allemette, au pied du bourg de Nesmes,
existait également un moulin appartenant au marquisat.
En aval de la retenue des Forges de la Gâtevine, juste en face de la papeterie, se trouve un passage guéable, où l’on a installé une série de pierres plates, dépassant le niveau des eaux de l’Anglin, du moins à la saison d’été, et où les piétons avec un peu de chance et d’adresse, peuvent franchir la rivière sans se mouiller les pieds: c’est le « pierrat »de la Forge, aujourd’hui.
Textes tirés de la monographie de Bélâbre
de Maxime Jules Berry